II est essentiel de bien comprendre les différentes notions de Crédit carbone car derrière le même vocable se cachent des réalités bien différentes :
1/ Les « quotas carbone » issus de la réglementation européenne, qui ne concernent que les entreprises des secteurs les plus polluants : cimenteries, aciéries, raffineries, industrie chimique ...
Instauré en 2005 par l'Union européenne, le marché réglementé du carbone est un outil réglementaire fondé sur des systèmes d'échange de quotas déterminés par l'autorité publique puis distribués aux entreprises. Chaque année, un quota gratuit d'émissions de CO2 est alloué à chaque installation (1 quota = 1 tonne de CO2).Les entreprises concernées peuvent acheter ou vendre ces quotas sur le marché secondaire en fonction de leurs besoins.
Ce dispositif européen des « quotas gratuits » (ou encore des « droits à polluer ») est en cours de réforme. Il est largement remis en question pour son manque d'efficacité et la dimension spéculative du marché secondaire.
Plus d’informations dans l’article « Les différences entre les « Quotas carbone » de l’Union Européenne et les Crédits carbone volontaires »
2/ Les crédits carbone issus des standards internationaux de la Finance Carbone.
Les standards les plus connus se nomment Verra et Gold Standard mais ces certifications privées sont en réalité très nombreuses. Elles s'appliquent à des projets localisés majoritairement en Asie, mais aussi en Afrique et en Amérique Latine et ont représenté, en 2022, 98 % du volume des ventes de crédits Carbone réalisées par des acteurs français. Ces crédits carbone s'échangent sur un marché mondial non réglementé.
Les projets portent en général sur des actions de reforestation, de préservation de la mangrove, d'optimisation de l'utilisation de l'eau et du bois, de déploiement d'énergies renouvelables. Leur matérialité est parfois difficile à apprécier.
3/ Les crédits carbone volontaires fondés sur un dispositif public.
En France, il s'agit des crédits « Label bas-carbone » (LBC) qui répondent au cahier des charges fixé par les Pouvoirs Publics et sont administrés par le Ministère en charge de l'Environnement.
Ces crédits carbone ont la particularité de constituer non pas un actif tangible mais une « prestation de service environnementale ». Leur prix s'établit de gré à gré et est définitif, car ils ne peuvent être revendus.
Les Organisations (entreprises, collectivités, associations …) qui souhaitent contribuer à la neutralité globale au-delà de la réduction de leurs propres émissions peuvent se porter acquéreuses de ces crédits carbone dits « volontaires » issus de projets de transition d'autres acteurs. C'est ce type de crédits carbone que l'on trouve sur Carbioz.
Plus d’informations dans l’article « Tout savoir sur les « crédits carbone volontaires » »