Communication et greenwashing

Communication
Publié le 25/01/2024Modifié le 20/05/2024
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Le greenwashing, également connu sous le nom d’écoblanchiment, fait référence à une pratique menée par une organisation qui revendique des démarches vertueuses et/ou responsables alors qu’en réalité, ses actions ne paraissent pas alignées avec sa communication. Le greenwashing peut être factuel – non-respect d’une réglementation – ou supposé, lorsqu’il fait par exemple l’objet de controverses soulevées par des ONG. Quoi qu’il en soit, la communication extra-financière de l’organisation sera scrutée par ses clients et ses partenaires, et porte un risque d’image considérable.

Dès lors, comment une organisation peut-elle parler de ses valeurs, de ses engagements, et être certaines des « preuves » qu’elle apporte, sans être taxée de greenwashing ?

Eviter le greenwashing : mode d’emploi

Afin de poursuivre des démarches responsables tout en évitant d’être taxée de greenwashing, une organisation peut appliquer certaines règles émises par l’ADEME en juillet 2023 dans son Guide Anti Greenwashing. Voici quelques exemples de règles et de bonnes pratiques à adopter.

  1. Bannir l’expression « Neutre en carbone » de sa communication

Il s’agit en effet d’un concept qui ne peut être mesuré qu’à l’échelle mondiale, au mieux par pays. Il n’a donc fondamentalement pas de sens à l’échelle d’une entreprise. Voilà pourquoi l’ADEME recommande aux sociétés de communiquer autour de leur Bilan Carbone, de la réduction de leurs émissions de GES ou encore des projets de contribution carbone dans lesquels elles ont investi.

  1. Justifier tous les chiffres qu’elle communique

Si une entreprise souhaite communiquer sur son empreinte carbone et les mesures qu’elle a mises en place pour réduire ses émissions de GES, l’ADEME lui recommande d’indiquer quelles actions ont été entreprises, pour quels résultats, le tout à l’aide de chiffres vérifiables. Les données de calcul sur le carbone étant publiques, il est en effet assez facile pour un initié de vérifier la véracité des chiffres communiqués par les entreprises. Si ceux-ci devaient s’avérer irréalistes, elles risqueraient un retour de bâton immédiat…

  1. Bilan Carbone : être parfaitement transparent sur la méthodologie employée

Les entreprises souhaitant communiquer autour de leur bilan carbone ont tout intérêt à indiquer la méthodologie utilisée et le périmètre de l’étude (Quels pays ? Quels scopes ? Y a-t-il des éléments non pris en compte dans le bilan carbone, etc.).

Contribution carbone : sélectionner scrupuleusement la dimension et la qualité des projets financés

La contribution carbone permet non seulement aux organisations de financer des projets de décarbonation à l’extérieur de leur chaîne de valeur mais elle leur permet également de nourrir leur communication sur les sujets de responsabilité et de transition écologique. Cependant, comme souligné par l’ADEME, celle-ci peut être très sensible pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, certaines entreprises peuvent être tentées de recourir exagérément au mécanisme de contribution au regard des efforts qu’elles devraient d’abord réaliser sur leurs propres émissions. De plus, plusieurs études ont démontré que des crédits carbone volontaires « bon marché » ne tenaient pas toujours leurs promesses en termes de matérialité comme de traçabilité. D’où l’importance pour une entreprise d’être d’abord engagée dans sa propre trajectoire de réduction, puis de soutenir, au titre de sa contribution carbone volontaire, des projets scrupuleusement sélectionnés via des acteurs reconnus et des labels éprouvés, en mesure de garantir la bonne foi et la traçabilité des crédits carbone.

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Mis au point en 2004 par l’ADEME, le bilan carbone est le point de départ de toute stratégie pour éviter et réduire ses émissions de GES, et lutter ainsi contre le réchauffement climatique.

Comment atteindre la neutralité carbone en 2050 ?

Transition bas carbone

Entre 1900 et aujourd’hui, les températures mondiales ont augmenté de 1,1° en moyenne [1]. En France, c’est encore pire : entre la période 1961-1990 et aujourd’hui, elles ont connu une hausse de 1,5°. En cause, l’utilisation par l’Homme des combustibles fossiles (tels que le charbon, le pétrole et le gaz) qui produisent des gaz à effet de serre (GES). Une fois libérés dans l’atmosphère, ces derniers agissent comme une couverture autour de la Terre et retiennent la chaleur du soleil. Conséquence : le climat ne cesse de se réchauffer, ce qui accentue considérablement le dérèglement climatique et ses conséquences : montée des eaux, risque accru de catastrophes naturelles et d’épidémies.

Le passage de la compensation à la contribution carbone

Contribution

Le terme de compensation carbone a longtemps été défini comme l’action de financer des projets de réduction ou de séquestration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère par un agent économique. C’est une démarche volontaire d’un agent économique, censé s’intégrer dans une stratégie de décarbonation globale de ce dernier après avoir mesuré ses émissions de gaz à effet de serre et établi un plan de réduction de celles-ci. Dernièrement, des discussions sémantiques sont apparues pour éviter toute confusion et clarifier l’objectif de ce mécanisme.